Section CNU : 21 - Histoire/civilisations : mondes anciens  

Unité de Recherche : Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident XIIIe-XVIIIe siècles

Directrice : Mme EMMANUELLE DU MESNIL, Professeure des universités

Jury : 

• Président / Présidente : Gabriel Martinez-Gros
• Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Tixier du Mesnil, Gabriel Martinez-Gros, Marilyn Nicoud, François-Olivier Touati, Joël Chandelier, Claire Soussen Max
• Rapporteur / Rapporteuse : Marilyn Nicoud, François-Olivier Touati

Résumé
Petrus Alfunsi est un Juif andalou qui a énormément étudié le Judaïsme et a acquis des connaissances en médecine, astronomie, mathématiques et philosophie auprès des Arabes dans le dernier tiers du XIe siècle. En 1106, parrainé par le roi d’Aragon Alphonse Ier, il se convertit au christianisme à Huesca, et peu de temps après (en 1109), il publie un ouvrage contre les Juifs au titre évocateur, Dialogus contra Iudaeos, ajoutant ainsi une œuvre polémique supplémentaire à la longue liste d’écrits d’auteurs parmi les plus prestigieux. Malgré tout, cet ouvrage apporte des arguments originaux appuyés sur la critique des écrits juifs post bibliques et sur la philosophie et sur les sciences. L’année suivante, il publie Disciplina clericalis, un recueil de proverbes et de contes moraux d’origine orientale, accompagné de courtes fables explicatives ; c’est l’un des plus anciens textes latins à reproduire des anecdotes d’origine arabe. Petrus Alfunsi a aussi traduit de l’arabe et adapté les Tables Astronomiques d’al-Khwarizmi, mathématicien, géographe, astronome et astrologue perse du début du IXe siècle. Vers la fin de sa vie, il écrit une Epitre aux péripatéticiens de France, dans laquelle il critique la composition des arts libéraux et invite à étudier l’astronomie (et l’astrologie) qu’il considère comme une matière essentielle à la compréhension du monde. Si Petrus Alfunsi a produit peu d’écrits, deux d’entre eux ont rencontré un grand succès, que l’on peut mesurer au nombre de copies qui nous sont parvenues. On dispose, en effet, de 79 manuscrits du Dialogus contra Iudaeos et de 76 de Disciplina clericalis, copies faites du XIIe au XVIe siècle. De nombreux auteurs ont fait des emprunts dans ces deux ouvrages ou s’en sont simplement inspirés, sans forcément citer leur source.