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Le pouvoir des courtiers : intermédiation marchande et évolution des pratiques commerciales, XVe-XVIIIe siècles

Publié le 28 juillet 2014 Mis à jour le 16 septembre 2015
Livre des ordonnances de la prévôté de Paris, 1500
Livre des ordonnances de la prévôté de Paris, 1500

Colloque organisé par Anne Wegener Sleeswijk (Paris I, IHMC), Matthieu Scherman (EFR), et Vincent Demont (CHISCO)

Date(s)

du 25 septembre 2014 au 26 septembre 2014

Lieu(x)
Jeudi 25 septembre 2014
Ecole Normale Supérieure (Paris)
salle Celan
Vendredi 26 septembre 2014
Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense
salle des conférences

De l’apparition des premières Bourses de commerce dans l’Italie médiévale à l’apogée des places d’Amsterdam et de Londres, où ils se comptent par centaines, les courtiers exercent des fonctions variées : intermédiation dans les échanges commerciaux de toute nature, traduction entre négociants d’origines diverses, centralisation et diffusion de l’information sur les prix et les stocks, perception des taxes et douanes, régulation du commerce, contrôle de la qualité des produits et  certification des transactions – tout cela fait partie de leurs tâches les plus courantes. Points de rencontre entre acteurs marchands, instruments de la confrontation d’une offre et d’une demande agrégée, mais aussi observateurs privilégiés et vigilants de l’arrivée de nouveaux produits, les courtiers sont pourtant restés relativement à l’écart de l’historiographie économique récente. Entre une analyse des réseaux renouvelée, une histoire connectée d’un commerce de plus en plus globalisé et une réflexion sur le jeu de nouvelles institutions marchandes, les personnels du marché ont du mal à trouver une place. La plasticité de leur visage ainsi que le chevauchement de leurs fonctions avec celles d’autres médiateurs du commerce (commissionnaires, notaires, aubergistes, etc.) compliquent l’observation, le regard préférant s’attacher à des acteurs au rôle ou à l’identité plus fermement définis. Malgré leur omniprésence, les courtiers se trouvent donc dans un angle mort de l’enquête historique.

Pour les remettre au centre des problématiques, nous proposons une interrogation sur le pouvoir qu’ils peuvent exercer. Par là, nous entendons le contrôle des circulations marchandes comme l’influence sur le comportement des agents économiques. Dérivé de l’autorité politique, du prestige social, des relations personnelles, du poids numérique du groupe professionnel et bien sûr d’un accès privilégié à l’information, ce pouvoir des courtiers peut s’exercer de manière directe, par la pression ou la contrainte, ou de manière indirecte, par la manipulation et l’influence. Les manifestations concrètes de ce pouvoir au niveau local se retrouvent dans des sources très variées (manuels de négociants, correspondances ou comptes commerciaux, archives des corporations, notariat, sources judiciaires etc.). A travers l’observation concrète de l’action des courtiers et au-delà des études de cas, on souhaite souligner le rôle déterminant des dynamiques de pouvoir et de confiance dans la prise de décision économique et dans l’évolution des marchés.

Partenaires :
IHMC (UMR 8066) ; CHISCO (EA 1587) ; Institut Français d'Histoire en Allemagne (Francfort-sur-le-Main) ; Deutsches Historisches Institut (Paris) ; Ecole Française de Rome.

Mis à jour le 16 septembre 2015